Fiche nuisance
rayonnement optique (longueur d'onde < 1 mm)
Description
1. Définition
Les rayonnements optiques sont classés selon leurs longueurs d’onde et comprennent l’ultraviolet, le visible seul domaine perceptible par l’œil humain et l’infrarouge.

On distingue les rayonnements cohérents concentrés sur une seule longueur d’onde (rayonnement monochromatique), il s’agit des lasers non traités ici
les rayonnements incohérents couvrant plusieurs longueurs d’ondes qui sont émis par toutes les autres sources naturelles ou artificielles.
On ne peut pas définir de façon absolue les limites en longueur d'onde des rayonnements visibles par l’œil humain ; la sensibilité de l'œil diminue progressivement, et varie selon les individus. La Commission internationale de l'éclairage définit la vision de l’observateur de référence entre une longueur d'onde dans le vide de 380 nanomètres (nm), perçue comme un violet, et celle de 780 nm, correspondant à un rouge.Toutefois, l’émission électromagnétique d’une source lumineuse qu’elle soit naturelle comme le soleil ou artificielle ne se limite pas le plus souvent à des longueurs d’onde du spectre visible : il y a souvent des émissions d’Ultra Violet et / ou d’Infra Rouge en fonction de la nature de la source.
Le soleil constitue la principale source de rayonnement optique naturelle.
Les sources artificielles sont quant à elles très nombreuses et se présentent sous des formes très diverses dans notre environnement quotidien et sur les lieux de travail. Les plus connues sont les sources d'éclairage : les lampes pour l’éclairage général des locaux mais aussi, à des niveaux plus intenses, les projecteurs de scène, les scialytiques des salles d’opération…
On utilise les propriétés du rayonnement ultraviolet dans l'industrie pour le séchage des encres , la polymérisation des encres, la détection des défauts, la stérilisation (traitement des eaux, traitement bactérien en agroalimentaire, en dentaire pour polymériser les amalgames… ) et dans le domaine médical pour la photothérapie et la désinfection bactérienne.
Par ailleurs, certains procédés industriels comme la fusion du verre et de l'acier, le soudage à l'arc, la découpe sont à l'origine d'émissions indésirables de rayonnements ultraviolet, visible ou infrarouge.
Les sources artificielles sont quant à elles très nombreuses et se présentent sous des formes très diverses dans notre environnement quotidien et sur les lieux de travail. Les plus connues sont les sources d'éclairage : les lampes pour l’éclairage général des locaux mais aussi, à des niveaux plus intenses, les projecteurs de scène, les scialytiques des salles d’opération…
On utilise les propriétés du rayonnement ultraviolet dans l'industrie pour le séchage des encres , la polymérisation des encres, la détection des défauts, la stérilisation (traitement des eaux, traitement bactérien en agroalimentaire, en dentaire pour polymériser les amalgames… ) et dans le domaine médical pour la photothérapie et la désinfection bactérienne.
Par ailleurs, certains procédés industriels comme la fusion du verre et de l'acier, le soudage à l'arc, la découpe sont à l'origine d'émissions indésirables de rayonnements ultraviolet, visible ou infrarouge.
Les produits fabriqués peuvent aussi continuer à émettre des rayonnements.
2. Périmètre réglementaire
La réglementation française relative à la prévention des expositions aux rayonnements optiques artificiels figure dans le code du travail (articles R. 4452-1 à R. 4452-31). Elle concerne les sources de rayonnement incohérentes ainsi que les lasers.
L’exposition au rayonnement solaire n’est pas prise en compte dans les textes réglementaires.
3. Evaluation
L'évaluation des risques résultant de l'exposition aux rayonnements optiques artificiels auxquels sont soumis les travailleurs est réalisée à partir des données documentaires techniques disponibles et de toutes sources d'information telles que les données des fabricants, les normes, les guides pratiques et publications scientifiques reconnus et validés par un organisme de référence. .
Si l'évaluation ne permet pas de conclure à l'absence de risque, une évaluation du niveau d'exposition aux rayonnements optiques artificiels est réalisée. Lorsque cette évaluation ne peut être opérée ou n'est pas conclusive, un mesurage des grandeurs radiométriques caractéristiques de l'exposition est opéré en référence aux normes.
L'évaluation du niveau d'exposition aux rayonnements optiques artificiels est fondée sur des résultats de simulations numériques ou de calculs ; elle est conduite à partir des caractéristiques des sources et des postes de travail. Elle prend en compte :
-la géométrie
-le spectre d'émission de la source fourni par le fabricant ou déterminé en laboratoire,
-la distance la séparant des travailleurs
- la durée d'exposition
- les situations d'exposition complexes provenant de sources multiples et de postes de travail mobiles lorsqu'elles existent.
-la géométrie
-le spectre d'émission de la source fourni par le fabricant ou déterminé en laboratoire,
-la distance la séparant des travailleurs
- la durée d'exposition
- les situations d'exposition complexes provenant de sources multiples et de postes de travail mobiles lorsqu'elles existent.
Les valeurs limites d’exposition professionnelles (VLEP) relatives aux rayonnements optiques incohérents sont déclinées selon les effets physiologiques, les longueurs d’ondes et les durées d’exposition au cours d’une journée de travail de 8 heures ; elles sont de ce fait relativement complexes à mettre en œuvre. C’est pourquoi l’INRS a conçu le logiciel CatRayon pour évaluer l’exposition aux rayonnements et proposer des mesures de prévention collectives et individuelles.
5 Effets sur la santé
· Toute forme de lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle est perçue par des récepteurs particuliers de l’œil qui régulent les rythmes biologiques par l’intermédiaire de la sécrétion de mélatonine. La lumière favorise l’éveil mais en soirée elle peut interférer avec la sécrétion de mélatonine et entrainer des troubles du sommeil.
· La lumière influence l’état psychologique : le trouble affectif saisonnier en est l’expression la plus fréquente.
· Elle est essentielle à la synthèse de la vitamine D
· Certaines populations sont particulièrement sensibles à la lumière
-les enfants (le manque de lumière peut entrainer rachitisme, myopie…)
-les personnes âgées (le manque de lumière aggrave l’ostéoporose….)
-les personnes ayant une pathologie de l’œil (éblouissement, photosensibilisation…)

· L’exposition de courte durée à des rayonnements optiques de faible intensité a des effets bénéfiques pour l'organisme. Mais l'exposition prolongée à des rayonnements optiques de forte intensité peut présenter des dangers. Les rayonnements optiques sont susceptibles d’affecter la peau et les yeux ; les effets sont aigus ou chroniques et sont liés à la longueur d’onde, à l’intensité du rayonnement et à la durée d’exposition. Les atteintes de la peau peuvent se manifester sous forme d’érythème et de cancer surtout du fait des UV A et UV B. Pour l'œil, les effets directs immédiats se traduisent par des lésions de la cornée (UV et IR) , la conjonctive (UV) et la rétine (visible ou proce IR) . A long terme l'exposition chronique peut entraîner une opacification du cristallin (cataracte) surtout à cause des IR et des UV.
Sous l’influence des UV (solaires ou autres), certaines substances peuvent provoquer des réactions de photosensibilisation. Il peut s’agir de réaction phototoxique (réaction inflammatoire proche du coup de soleil) ou photoallergique.
· Lumière bleue : le risque d'effet photochimique dépend de la dose de lumière bleue. Il résulte généralement d'expositions peu intenses répétées sur de longues durées. La phototoxicité se situerait au niveau de l'épithélium pigmentaire de la rétine où on assiste à la mort des photorécepteurs à la suite d'un stress oxidatif. Certaines populations sont particulièrement sensibles comme les enfants, les personnes atteintes de certaines maladies (pathologie du cristallin, DMLA, rétinopathies pigmentaires...) . Remarques : la lumière bleue est naturellement produite par le soleil ; elle représente 24 à 30 % de la lumière du jour contre 6 à10 % pour les UV A et B. La proportion de lumière bleue est de 26 % pour les lampes fluorescentes et de 35 % pour les LEDs blanches froides. De plus les LEDs peuvent avoir une luminance 1000 fois supérieure à une source d'émission traditionnelle.
5. Principes de prévention
-réduire les expositions à un niveau admissible en limitant la durée et l’intensité des sources, en agençant les lieux et postes de travail ( ex : éloignement des sources absence de surface réfléchissantes…), en assurant la maintenance des équipements de travail,
-utiliser des équipements de protection collective tels qu’écrans, capotages…
-utiliser des équipements de protections individuelles lorsqu’il n’est pas possible de réduire les risques par d’autres moyens
-informer et former les travailleurs,
-prendre des mesures de prévention adaptées aux travailleurs appartenant à des groupes de risque sensibles (personnes photosensibles ou prenant des médicaments photosensibilisants ou ayant subi une ablation du cristallin, etc.),
Les lieux où d’après l’évaluation des risques, les VLEP sont dépassées :
-doivent être circonscrits,
-avoir un accès limité,
-faire l’objet d’une signalisation.
7 Nuisance ne donnant pas lieu à une Suivi Individuel Renforcé
8. Nuisance non classée comme Facteur de pénibilité.
Références bibliographiques
BIBLIOGRAPHIE
Crepy . Photosensibilisation, cancers cutanés et exposition aux UV. Documents pour le Médecin du travail n°97, 2004, p 112
Barlier-Salsi A., Salsi S. Evaluation de l’exposition aux rayonnements optiques dans les locaux de travail et détermination des moyens de protection avec CatRayon 3.Hygiène et sécurité au travail. 2007. ND 2270 :43-57.
Salsi S., Barlier-Salsi A.. Exposition aux dispositifs d’éclairage scénique :
risque pour la santé des professionnels du spectacle vivant ou enregistré. Radioprotection 48, 2013, pp 391-410.
Salsi S., Barlier-Salsi A.. Exposition aux dispositifs d’éclairage scénique :
risque pour la santé des professionnels du spectacle vivant ou enregistré. Radioprotection 48, 2013, pp 391-410.
Barlier-Salsi A., Deniel M., Gautier M.A., Morélot Q..Exposition à la lumière bleue. Quels sont les risques ? Quel serait l’intérêt de lunettes à filtres anti- lumière bleue ? Références en santé au travail. 2016 ;147 :121-123.
Gatinel D.. Les frottements oculaires répétés sont ils la cause nécessaire et suffisante du kératocône ? Réalités ophtalmologiques. 2016 ;234:1-8.
INRS. Hygiène et sécurité du travail. Hors série. Rayonnements optiques et électromagnétiques. Paris;2016. 159 pages.
REGLEMENTATION
Décret n°2010-750 du 2 Juillet 2010 relatif à la protection des travailleurs contre les risques dus aux rayonnements optiques artificiels
· Code du Travail : articles R. 4452-1 à R. 4452-31 relatifs aux risques résultant de l'exposition aux rayonnements optiques artificiels en milieu de travail
· Arrêté du 1er mars 2016 relatif aux modalités de l'évaluation des risques résultant de l'exposition aux rayonnements optiques artificiels en milieu de travail
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NORMES
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· AFNOR. NF EN 14255-1 « Mesurage et évaluation de l'exposition des personnes aux rayonnements optiques incohérents - Partie 1 : rayonnements UV émis par des sources artificielles sur les lieux de travail » (mai 2005) ;
· AFNOR. NF EN 14255-2 « Mesurage et évaluation de l'exposition des personnes aux rayonnements optiques incohérents - Partie 2 : rayonnements visibles et IR émis par des sources artificielles sur les lieux de travail » (février 2006) ;
· AFNOR. NF EN 14255-4 « Mesurage et évaluation de l'exposition des personnes aux rayonnements optiques incohérents - Partie 4 : terminologie et grandeurs utilisées pour le mesurage de l'exposition au rayonnement ultraviolet, visible et infrarouge » (décembre 2006).
Relations entre :
PRÉVENTIONS | EFFETS SUR LA SANTÉ | SUIVI DE L'ÉTAT DE SANTÉ | |
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RÉGLEMENTAIRES | RECOMMANDÉES | ||
recommandations pour la surveillance des salariés exposés aux rayonnements optiques | |||
érythème cutané | |||
cancer cutané | |||
affections de la conjonctive | |||
affections de la cornée, sans précision | |||
affections de la choroïde et de la rétine | |||
affections du cristallin | |||
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réduire l'exposition aux rayonnements optiques | |||
conseils de prévention - informer les salariés exposés aux rayonnements optiques |