Description
Les poussières de bois Les travaux exposant à l’inhalation de poussières de bois sont cancérogènes. Ils sont classés CMR cancérogène catégorie 1 (substance que l’on sait être cancérogène pour l’homme). Le risque augmente avec le temps et l’importance de l’exposition. Au niveau cutané, les poussières de bois peuvent donner un eczéma de contact des mains, avant-bras, visage, (paupières) mais aussi une conjonctivite. Les poussières inhalées entrainent une inflammation des muqueuses (rhinite,toux, bronchite), des affections allergiques (asthme) mais aussi une fibrose pulmonaire. Surtout elles sont à l’origine de cancers des sinus de la face, en particulier de cancers de l’ethmoïde. Les maladies dues aux poussières de bois sont reconnues en maladies professionnelles au titre du tableau 47 du régime général (tableau 36 du régime agricole). 1 – La législation Le décret n° 2001-97 du 1er février 2001 règlemente l’utilisation des produits CMR (Cancérogènes, Mutagènes et toxiques pour la Reproduction). Toute activité susceptible de présenter un risque d’exposition à une substance CMR de catégorie 1 ou 2 doit faire l’objet des règles de prévention prescrites par les articles R.4412-59 et suivants du Code du Travail. En particulier, l’employeur est tenu de procéder à une évaluation des risques. De plus, l’employeur est tenu de réduire l’utilisation d’un agent CMR sur le lieu de travail lorsqu’il est susceptible de conduire à une exposition, notamment en le remplaçant dans la mesure où cela est techniquement possible, par une substance, une préparation ou un procédé qui, dans ses conditions d’emploi, n’est pas ou est moins dangereux pour la santé ou la sécurité des travailleurs. En cas d’impossibilité technique, d’autres principes de prévention comme le travail en système clos, le captage des polluants à la source ou la limitation du nombre de travailleurs exposés doivent être mis en œuvre. 2 – La prévention LES MESURES DE PREVENTION COLLECTIVE- Informer, former les salariés exposés sur le risque CMR (Existence du risque, « bonnes pratiques », signalisation). Cette information doit être faite auprès de tous les salariés mais aussi des prestataires extérieurs exposés. Elle doit être répétée et être relayée par les fiches de poste.
- Evaluer les risques en précisant le degré et la durée d’exposition pour chaque opérateur exposé. Ces évaluations doivent être notées dans le document unique d’évaluation des risques professionnels.
- Pratiquer un contrôle annuel de l’empoussièrement : mesure de la VLEP par un organisme agréé. C’est une valeur limite contraignante qui doit être inférieure à 1mg/m3 d’air. Les mesures seront également refaites lors de toute modification des installations ou du mode de production qui pourrait jouer sur l’émission des poussières de bois.
- Isoler les opérations produisant de la poussière de bois des autres activités de l’atelier. Les zones à risque doivent être délimitées et signalées et leur accès doit être limité. Seules les personnes dont la mission l’exige doivent avoir l’autorisation d’aller dans les zones de travail où sont utilisées des poussières de bois.
- Capter les poussières au plus près de la source d’émission. Avoir un système d’aspiration correctement dimensionné, efficace et régulièrement vérifié. N’utiliser que des machines conformes à la réglementation avec un système de captage prévu par le constructeur.
- Avoir une aspiration industrielle sur chaque machine portative : aspiration intégrée raccordée à un système spécifique à haute dépression. Prévoir des entrées d’air additionnelles sur certaines machines (ponceuse à large bande).
- Séparer le local de filtration de l’atelier. Installer de préférence les ventilateurs, les séparateurs et les silos à l’extérieur de l’atelier. L’air rejeté doit être compensé par des entrées d’air neuf équivalentes, pris en dehors des ateliers et des zones de rejet d’air pollué.
- Prévoir une ventilation générale des locaux
- Nettoyer périodiquement les locaux en utilisant un aspirateur industriel à filtre absolu et aux normes ATEX. Proscrire l’utilisation du balai et de la soufflette.
- Tenues de travail fournies et entretenues par l’entreprise changées régulièrement. Vestiaires à double compartiment.
- Masque respiratoire
- Lavage des fosses nasales avec du sérum physiologique
La fiche d'aptitude atteste de la non contre-indication médicale aux travaux exposants au risque, avec date de l’étude de poste et de la dernière mise à jour de la fiche d’entreprise. LE SUIVI POST PROFESSIONNEL Lorsqu’ils quittent l’entreprise, les salariés doivent recevoir une attestation d’exposition signée conjointement par le chef d’entreprise et le médecin du travail.
Références bibliographiques
Poussières de bois. Guide de bonnes pratiques en deuxième transformation. INRS ED 97
Guide pratique de ventilation N°12 Deuxième transformation du bois. INRS ED 750.
Installation d'aspiration de poussières pour des machines à bois portatives et pour le nettoyage.INRS ED 6052.
Conception de dispositifs de captage sur machines à bois. INRS. ED 841 2001.
Dispositif de captage de poussières pour scie radiale. INRS. Dossier technique NS 238.
Dispositif d'aspiration pour scie à ruban de menuiserie. INRS. Dossier technique NS 203
Conception de dispositifs performants sur scie radiale et défonceuse à commande numérique. INRS. ND 2177-188-02.
Aspiration des déchets de bois en atelier. Mémo-pratique A3 M 01 98 OPPBTP.
Diagnostic poussières. Fiche 1 : débit nécessaire. Outil pratique A3 L01 01.OPPBTP.
Diagnostic poussières. Fiche 2 : Groupe de filtration. Outil pratique A3 L02 01.OPPBTP.
Diagnostic poussières. Fiche 3 : Réseau d'aspiration. Outil pratique A3 L03 02.OPPBTP.
Diagnostic poussières. Fiche 4 : Préconisations générales. Outil pratique A3 L04 02.OPPBTP